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Disjoncteur magnéto-thermique : comprendre, choisir et installer la bonne protection
Deux cœurs, deux réactions : thermique + magnétique
La lame bimétallique contre les surcharges
Le déclencheur thermique se compose d’une lame bimétallique : deux métaux qui se dilatent différemment. Si l’intensité dépasse le calibre nominal (ex. : 16 A), la lame se courbe lentement et libère le mécanisme. Surcharge légère ? Elle supporte quelques minutes. Surcharge sévère ? Elle coupe plus vite. L’avantage : vos appareils à moteur bénéficient d’un petit « droit à l’appel » sans faire tomber toute l’installation.
La bobine électromagnétique anti-court-circuit
Dès qu’un court-circuit fait grimper le courant à 5, 10 ou 12 fois le nominal, la bobine attire en une fraction de seconde un noyau mobile ; celui-ci déclenche la coupure pendant que la chambre d’arc étouffe l’étincelle. Sans cette action ultra-rapide, les conducteurs fondraient et la tension de contact sur les masses serait dangereuse.
Calibre et courbe : les deux paramètres clés
Choisir le bon calibre
En domestique, on fait correspondre calibre et section :
- 10 A → câbles 1,5 mm² (éclairage)
- 16 A → câbles 2,5 mm² (prises courantes)
- 20 A → câbles 4 mm² (plaques de cuisson)
- 32 A → câbles 6 mm² (chauffe-eau, borne 7 kW)
En atelier, on regarde surtout la puissance des machines : une perceuse colonne de 2,2 kW sous 230 V tire environ 10 A ; on choisit alors 16 A pour laisser un peu de marge sans mettre en péril les conducteurs.
Courbes B, C, D : quel démarrage supportez-vous ?
- B : déclenche magnétique à 3–5 × In. Parfait pour circuits domestiques sans gros appels de courant.
- C : 5–10 × In. Idéal pour petits moteurs, compresseurs, réfrigérateurs.
- D : 10–14 × In. Réservé aux moteurs lourds, transformateurs, ateliers bois avec grosses machines.
Règle simple : courbe trop « molle » ⇒ déclenchements à chaque démarrage ; courbe trop « dure » ⇒ câble qui chauffe avant que le disjoncteur ne parle. On se base toujours sur la fiche technique du matériel à protéger.
Installer un disjoncteur magnéto-thermique : pas-à-pas
1. Préparation et sécurité
Coupez le disjoncteur général. Vérifiez l’absence de tension avec un VAT (vérificateur d’absence de tension). Repérez phase et neutre : la phase arrive souvent via un peigne distribuant toutes les protections d’une rangée.
2. Clipser sur rail DIN et raccorder
Enclenchez le module sur le rail. Raccordez l’alimentation sur les bornes amont, puis le départ circuit sur les bornes aval. Serrez au couple conseillé (1,2–2 N·m selon le constructeur) : un conducteur mal serré entraîne échauffement et déclenchements répétés.
3. Test fonctionnel
Réenclenchez le général, puis branchez une charge temporaire pour approcher le courant nominal. Le disjoncteur magnéto-thermique ne doit pas réagir. Un test de surcharge se fait en atelier ; inutile de jouer au chimiste à la maison. Vérifiez surtout que la manette reste ferme et que le déclenchement manuel fonctionne.
Entretien et diagnostic : rester serein dans le temps
- Serrage biennal : resserrer les bornes tous les deux ans, surtout en environnement vibrant.
- Déclenchement de prévention : actionner la manette une ou deux fois par an évite qu’elle ne « colle » à cause de poussière ou d’oxydation.
- Mesure d’intensité : si le disjoncteur tombe sans raison visible, clipsez une pince ampèremétrique ; si vous lisez 40 % du calibre et que ça déclenche, l’organe est probablement fatigué.
- Remplacement : un module complet coûte rarement plus de 20 € ; on n’hésite pas à changer plutôt qu’à disséquer.
Magnéto-thermique + différentiel : le duo gagnant
Le disjoncteur magnéto-thermique protège le câble et le matériel. Le différentiel 30 mA protège les personnes. En résidentiel, la norme NF C 15-100 impose donc un interrupteur différentiel en tête de chaque rangée, puis les disjoncteurs magnéto-thermiques en aval. En tertiaire, on ajuste la sélectivité : différentiel 300 mA général + sélectifs 30 mA sur les circuits sensibles (prises extérieures, cuisine, sanitaires).
Quelques pièges courants à éviter
- Choisir une courbe D « par sécurité » sur un circuit prise : le câble encaissera trop longtemps le court-circuit.
- Mettre un calibre trop élevé pour « éviter de sauter » : la surcharge fera chauffer la gaine et brunir la prise avant coupure.
- Serrer « à la main » sans tournevis dynamométrique : sous-serrage = échauffement, sur-serrage = borne écrasée.
- Oublier la correspondance avec le différentiel : un disjoncteur 40 A sous un ID 25 A… et le différentiel fera la tête.
Conclusion : un petit module, un grand rôle
Le disjoncteur magnéto-thermique est le gardien discret de votre installation. Bien dimensionné, correctement posé et testé, il assure de longues années de service sans que vous y pensiez. Choisissez le calibre en fonction de la section, la courbe en fonction de la charge, et prenez trois minutes pour un serrage propre : c’est l’assurance d’un tableau qui ne se transformera jamais en grille-pain.
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